Tout a commencé par du théâtre.
Et puis, il y les voyages, les errances, d'un lieu à un autre ou de nulle part vers partout.
Et puis il y a les rencontres, le couchsurfing, le stop, l'improbable, les lieux communs, les trouvailles dans les fossés des chemins.
Et tout finira, je l'espère, par du théâtre.

samedi 16 juillet 2011

Rocher, cuisine, musique.

C'est un bout de rocher, face à Marseille. Entouré par la mer, agressé par le soleil. Le lieu du festival. Ce n'est pas une découverte, je suis venu au même endroit, et dans le même but, il y a trois années de cela. Mais quelle redécouverte ! L'arrivée par bateau, puis le minibus qui porte jusqu'aux ruines de l'hôpital Caroline. C'est dans cet ancien hôpital de quarantaine en rénovation que je vais vivre pendant six jours au rythme de mon travail en cuisines. Car c'est dans l'équipe « catering » que je me suis porté volontaire. Comme il y a trois ans. Parce que travailler avec Nadia, c'est bien au-delà du sandwich au jambon ou des pâtes au beurre. Je vous donnerai quelques exemples à en faire baver plus d'un. Ensuite, parce qu'au catering, on côtoie tous les bénévoles qui viennent manger, et surtout les groupes que l'on se charge de sustenter. Et discuter avec des musiciens qui, en plus, adorent ce qu'ils sont en train de manger, cela donne lieu à des instants privilégiés, à savourer tous les soirs.

Nous sommes six. Nous fournissons pour environ cinquante couverts le midi, une centaine le soir. Nous préparons, mettons en place sur le buffet ; après les gens se servent eux-mêmes – c'est pas un resto, non plus ! Nous travaillons de neuf heures à deux heures du matin, avec un peu de mou le soir à partir de vingt heures environ qui permet d'aller écouter un peu les concerts. Les pauses sont courtes, surtout pour moi (ce sont bien les seuls cinq jours de l'année où je me transforme en Stakhanov). Et puis le soir, pour me reposer, j'allais au bar servir des pressions au festivalier. Histoire de rencontrer des représentants de l'« autre côté ». Après le catering où tout les mangeurs sont satisfaits, où les éloges pleuvent, le bar fait l'effet d'une douche froide : on m'engueule quand il n'y a plus de sandwiches, on m'engueule parce que le bar est fermé...ce n'est pas plus mal. Fin du nuage. C'est l'occasion de discuter, de rencontrer des gens qui viennent ponctuellement, pour la première fois...

La musique baigne l'après-midi (balances) et la soirée (concerts, deux par soir). Je l'entends, bien sûr, mais vois rarement les concerts. Avec le plaisir d'en être dispensé parfois, devant des groupes affligeants. Avec la frustration de ne pouvoir assister qu'à la moitié du concert d'autres fois. The Last Poets étaient vraiment bien, et le coup de cœur, un groupe de congolais : more, more, more... future. Forcément, un groupe qui chante des textes inspirés de Nietzsche, qui conçoit une vraie mise en scène avec des parties dansées qui intègrent le temple en ruine sur lequel s'adosse la scène...

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