Tout a commencé par du théâtre.
Et puis, il y les voyages, les errances, d'un lieu à un autre ou de nulle part vers partout.
Et puis il y a les rencontres, le couchsurfing, le stop, l'improbable, les lieux communs, les trouvailles dans les fossés des chemins.
Et tout finira, je l'espère, par du théâtre.

jeudi 30 juin 2011

Première(s)

La première. Le cœur qui bat ; et pourtant, moi, je suis dans la salle. Les gens, partout. C'est dingue, avant j'avais toute la place que je voulais, je pouvais me mettre pied nu et étaler mes jambes.

La première. C'est pour de vrai. J'ai confiance, les répétitions ont bien montré qu'ils sont tout à fait capable d'assurer.

La première. Les inévitables pépins (tiens c'est marrant, à la relecture, je m'aperçois que "pépins" ressemble à "***"). La pluie qui ne tombe pas (elle arrive bien, mais en retard. Personne ne remarque, bien entendu, que les habitués). Déjà, je souffre pour eux. Les pauvres, ils doivent se demander ce qui se passe. Ensuite, et c'est le pire : le larsen qui accable le guitariste. Le pauvre, à chaque fois qu'il essaie de se rasseoir, un bruit déchirant survient, au beau milieu d'ailleurs de la tirade de l'actrice principale, qui reste de marbre (enfin elle continue à jouer, quoi). Et le guitariste de faire des allées et venues pour résoudre le problème. Des coups de couteau en plein cœur, je vous dis. Pourquoi, mais pourquoi, faut-il que cela arrive maintenant, alors que les répétitions s'étaient très bien passées ? Le coupable, nous l'avons appris ultérieurement, c'était France télévision, dont l'une des caméras avait un micro, et c'est lui qui mis le bordel. Une raison de plus pour haïr la télévision.

Bon alors c'est sûr, tout le monde a souffert, mais plus j'y réfléchis, plus je me dis que c'est le genre de « bug » qui crée immédiatement un « capital sympathie » chez le public. On sait bien que ce n'est pas leur faute, on sait bien qu'ils essaient de gérer ça comme ils peuvent. Alors on les plaint, et finalement, on adopte une attitude plus miséricordieuse vis-à-vis du spectacle en général.

Difficile, pour les musiciens. Dans un concert, on fait une pause, on dit au gens qu'on arrête le temps de résoudre le problème. Mais là, c'est une pièce de théâtre, et on n'arrête pas une pièce de théâtre. The show must go on.

Autres petits soucis : un comédien qui se vautre à deux reprises en quittant le plateau en courant, et une comédienne qui a failli se faire très mal – mais là je ne peux rien vous dire de peur de gâter la surprise, car cela a à voir avec la scénographie et la mise en scène. Déjà, il n'y aura plus la surprise de la pluie – enfin en même temps, quand on va voir une pièce de Wajdi, on se doute qu'il y aura de la flotte, et plus encore.

Ce qui est chouette, c'est que le lendemain de la première, il y a encore une première. Et pareil le jour suivant, et enfin le quatrième jour, avec la première de la trilogie. Premières, donc. J'en ai vu deux, il en reste deux – et surtout cette trilogie qui frappe si fort.

Antigone a eu un succès fou ; déjà, aucun vrai soucis à déplorer. Ensuite, c'est tout simplement la plus belle pièce, les plus beaux chœurs et mélodies – et Patrick Le Goff, en passe de devenir mon comédien préféré, joue Créon, « the » rôle de la pièce. Ah là là, mes enfants, quelle soirée !


Et bien sûr, je ne le dis pas, mais rien de tel qu'un pot de première – qui se réitère tous les soirs, puisque qu'il s'agit encore d'une première. Elle n'est pas belle, la vie ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire